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Essais

Peugeot 407 SW 2.0 HDI 136 ch BVA - La 407 se dédouble

Fini les breaks aux prétentions purement utilitaires ! En misant sur l’esthétisme et l’agrément routier, la 407 SW s’invite à la table des références allemandes et italiennes. Une formule homogène qui risque de faire de l’ombre à sa sœur berline.
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Peugeot 407 SW 2.0 HDI 136 ch BVA - La 407 se dédouble
Peugeot 407 SW 2.0 HDI 136 ch BVA - La 407 se dédouble
(c) Droits réservés

Avant toute chose, exprimons cette certitude : le temps des bons vieux breaks, aussi rudes que besogneux, est bel et bien révolu. Cela fait bien longtemps, me direz-vous. Certes. Mais à chaque génération, le genre semble s’éloigner un peu plus de l’image qui était la sienne dans les années 80.

Délaissant le "volume pour le volume" au profit des ludospaces et des monospaces, les breaks jouent la carte de l’élégance et du luxe. La mode est désormais aux modèles hybrides, mélant le comportement d’une berline et un espace intérieur plus fonctionnel. Les plus beaux apôtres de cette formule se nomment Alfa Romeo 156 Sportwagon ou Audi A4 Avant. En France, c’est Renault avec sa Laguna Estate qui a ouvert la voie.

Chez Peugeot, la révolution a démarré avec l’arrivée en 2002 des versions SW (pour Station Wagon), d’abord sur la 307 puis sur la 206. Et lorsque, voilà cinq mois, la 407 fit son apparition, devenant même en ce court laps de temps la nouvelle référence de son segment en termes de comportement routier, on se doutait bien que la prochaine 407 SW franchirait un nouveau cap dans la "berlinisation" des breaks.

Cette dernière reprend de la berline les lignes très travaillées, gagnant même au passage un soupçon d’équilibre. Identique à sa sœur jusqu’à l’essieu arrière, la SW affiche des cotes revues à la hausse (+ 8 cm en longueur à 4,76 m) forcément gagnées sur le porte-à-faux. Ce qui tend à harmoniser une ligne jusqu’ici trop portée sur l’avant, en raison d’un porte-à-faux avant excessif.

La personnalité de la 407 SW s’exprime dans son montant de custode inversé, sa lunette prolongée sur les côtés, ainsi dans ses feux de grandes dimensions. Le choix d’implanter les feux de brouillard de part et d’autre de la plaque d’immatriculation surprend d’ailleurs un peu. Comme sur la toute nouvelle 1007, une large pièce de métal poli supporte le nom de la firme sochalienne.

La 407 ne se distingue pas par sa logeabilité, médiocre pour une familiale break. Certes, le seuil de chargement descend bien d’une douzaine de centimètres par rapport à la berline ; la lunette à ouverture indépendante s’avère très pratique et la présentation du coffre remarquablement soignée. Malgré cela, la capacité de chargement (de 395 à 1.143 litres) reste très insuffisante pour un tel véhicule. Pour mémoire, la 406 Break, aux lignes il est vrai plus grossières, affichait un volume oscillant entre 430 et 1.550 litres ! Quant à l’ouverture du coffre, arrondie et étroite en son sommet, elle témoigne également des véritables aspirations de la SW. Qu’importe le chargement pourvu qu’on ait le style !

Pas plus d’innovation sur le plan de la modularité des sièges : on doit juste se contenter d’une banquette fractionnable 2/3-1/3. Heureusement le dossier du siège avant droit bascule à l’horizontale, permettant ainsi le transport d’objets allant jusqu’à 2,70 m de long.

Pour le reste, rien ne distingue la SW de la berline : matériaux inspirés des références allemandes, assemblage correct, sièges bien dessinés, fermes et confortables, espace généreux en largeur mais... toujours aussi étriqué pour les jambes à l’arrière. Seul changement, mais ô combien important : le toit vitré panoramique livré de série sur toutes les versions qui confère à l’habitacle une rare luminosité. Revers de la médaille, sous un franc soleil, la voiture se transforme vite en serre sauf à tirer le rideau électrique.

Bien que lesté du poids supérieur du break (1.596 kg), le 2.0 HDI de 136 ch sort une nouvelle fois anobli de cette confrontation. Fort d’un couple de 320 Nm, voire momentanément de 340 Nm grâce à la surpression temporaire Overboost, il offre des performances plus que suffisantes (201 km/h en vitesse de pointe), et surtout de vives reprises.

Certes moins coûteux (1.800 € d’économie), le choix du 1.6 HDI 110 ch paraît en revanche moins judicieux : plus poussif, il souffre de surcroît d’un environnement sonore un peu plus présent.

Si la transmission manuelle à six rapports de nouvelle génération s’est révélée douce et bien étagée, l’essai de la boîte automatique à quatre vitesses nous a laissé plus perplexe : assez douce et prompte à réagir, elle s’est avérée souvent hésitante lors de la sélection des rapports, tendant notamment à passer la vitesse supérieure au lever de pied. Qui plus est, la surconsommation par rapport à la transmission mécanique paraît quelque peu excessive : un litre de plus en mode mixte (6,9 l/100 km contre 6,0), voire même 1,5 l en cycle urbain (9,4 l/100 km).

Sur route, la 407 SW distille un agrément de conduite tout à fait remarquable, aussi bon voire même meilleur que la berline sur certains points. Le train arrière notamment, légèrement modifié (adoption d’amortisseurs inclinés) s’avère beaucoup plus stable. Ce qui entraîne par conséquent à la fois de meilleurs passages en courbe et une moindre sollicitation de l’ESP. De plus, Peugeot s’est employé à assouplir les suspensions, qui filtrent les irrégularités du sol avec moins de vivacité que la berline.

Sur le plan pécuniaire, la Peugeot 407 SW 2.0 HDI débute à 25.200 € (+ 1.300 € par rapport à la berline) : un tarif remarquable au vu de l’équipement fourni (ordinateur de bord, ESP, antibrouillards, sept coussins de sécurité, climatisation automatique, etc.). Pêle-mêle, une Honda Accord Tourer 2.2 i-CTDi et une Renault Laguna Estate 2.2 DCi s’affichent en entrée de gamme respectivement à 27.300 et 28.400 €. La 407 SW Executive ici essayée (27.000 €) offre pour sa part de série des jantes alliage 16", les rétroviseurs extérieurs rabattables, le volant et le pommeau en cuir, aisni qu’un autoradio CD.

Jean-Philippe Jourdan

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